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Les gaz anesthésiques et médicaux

Les gaz anesthésiques et médicaux

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Les gaz anesthésiques et médicaux, essentiels dans de nombreux contextes de soins de santé, contribuent significativement aux émissions de gaz à effet de serre (GES). Ces émissions résultent principalement de leur production, utilisation et élimination, entraînant des impacts environnementaux préoccupants.

Une contribution à l'effet de serre

Les gaz anesthésiques inhalés — tels que le desflurane, le sévoflurane et l'isoflurane — ainsi que le protoxyde d'azote (N₂O), sont couramment utilisés pour maintenir l'anesthésie générale. Ces gaz possèdent cependant un potentiel de réchauffement global (PRG) très élevé. Le desflurane, par exemple, a un PRG plus de 2500 fois supérieur à celui du CO₂ sur une période de 100 ans. Contrairement à d'autres GES, ces gaz ne sont pas captés après utilisation mais directement rejetés dans l'atmosphère via les systèmes de ventilation des hôpitaux.

Certains gaz, comme l'oxygène médical, n'émettent pas directement lors de leur utilisation mais nécessitent de l'énergie (grise) pour leur production et distribution. Les processus industriels de séparation des gaz, leur stockage sous forme liquide et leur transport vers les hôpitaux contribuent à des émissions indirectes de CO₂, liées à la consommation énergétique. Il en va de même pour le monoxyde d'azote, qui n'a pas de facteur d'émission associé au sein du logiciel Shadow car il est administré en très petite quantité par patient et rapidement métabolisé dans l'organisme.

Réduire ses émissions liées aux gaz anesthésiques et médicaux

Il existe plusieurs leviers pour réduire les émissions liées aux gaz.

Substitution par le Sévoflurane

Le cas le plus emblématique concerne la substitution du protoxyde d’azote et du desflurane par le sévoflurane, lorsque les indications thérapeutiques permettent ce changement. Conformément au Règlement (UE) 2024/573 du 7 février 2024, l’utilisation du desflurane en tant qu’anesthésique par inhalation sera interdite à partir du 1er janvier 2026, sauf dans les cas où son usage est strictement nécessaire, et qu’aucune autre alternative ne peut être utilisée pour des raisons médicales. Dans ce cas, l’établissement devra alors justifier de son utilisation.

Substitution du MEOPA par le PENTHROX

Un autre exemple, moins connu, est la substitution du MEOPA par le Penthrox® (méthoxyflurane). Dans le cadre du soulagement d'urgence des douleurs modérées à sévères associées à un traumatisme chez des patients adultes conscients.

Le Penthrox a un impact carbone 120 fois inférieur à celui du MEOPA pour les quantités nécessaires à obtenir le même effet (selon l’analyse du cycle de vie). En effet, pour 3 mL de Penthrox, les émissions associées sont de 0,84 kg de CO₂e.

Le Penthrox constitue également une alternative intéressante aux antalgiques disponibles dans la prise en charge d'urgence de la douleur modérée à sévère, en raison de sa facilité d'utilisation et de sa praticité par rapport au MEOPA (auto-administration par les patients, absence de nécessité de voie veineuse, dispositif moins encombrant et plus léger).

Cependant, le Penthrox coûte près de trois fois plus cher que le MEOPA. Ce ratio peut toutefois être réduit grâce à des achats groupés avec d'autres établissements ou en constituant des stocks plus importants.

Sources :

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/37770121/

https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=OJ:L_202400573

https://www.sfmu.org/upload/10_sfmu/board/NL_douleur08.pdf

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